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Vous faites quoi pour le Jour du Canard ? (10 août)

Le samedi 10 août, venez participer au Jour du Canard au Shubenacadie Wildlife Park ! Passez une belle journée en famille à célébrer les milieux humides et leur faune. Au programme : BBQ, peinture de visage, contenu éducatif... L'événement aura lieu de 10h à 15h. Prix d'entrée : $4.75 pour les adultes, $2.00 pour les 6 à 17, et gratuit pour le moins de 5 ans.

Ce jour a été organisé en coopération avec l'organisme Canards Illimités (Ducks Unlimited). Nous avons rencontré Alain Clavette, ornithologue, qui sera présent sur place pour diriger des activités. Il répond à nos questions sur le Jour du Canard et sur les oiseaux en général.

Quel est le but du Jour du Canard ?

C’est vraiment une journée parfaite pour pouvoir faire prendre conscience à la population générale du travail que fait Canards Illimités en ce qui a trait à la conservation, qui va beaucoup plus loin que simplement les canards. Car on sait très bien que sans l’habitat, les espèces ne pourraient pas être protégées. Canards Illimités fait beaucoup de protection de milieux humides. (…) Le jour du Canard, avant la pandémie, c’était présent dans chaque région. Là, on ramène le jour du Canard en force on a eu la célébration du côté d’ici, au Nouveau-Brunswick, il y a environ 2 ou 3 semaines.

En quoi ça consiste ?

En général, il y a des activités pour toute la famille, ça commence à 10h le matin, ça se poursuit jusqu’à 15h en après-midi. On parle de maquillage, de jeux gonflables pour les jeunes. Évidemment, il y a toute l’exposition du centre, parce que vous êtes chanceux du côté d’Halifax d’avoir ce centre Shubenacadie d’éducation sur les milieux humides. (...)

Avez-vous des recommandations de milieux humides à visiter en Nouvelle-Écosse ?

Il y a une page qui s’appelle « Treasure Wetlands » qui va vous donner une story line, ou le côté d’interprétation du pourquoi de ces milieux humides là. Avec ce programme, on veut vraiment que des milieux humides soient accessibles justement à des familles ou à des gens qui veulent faire de l’observation d’oiseau (…). Et on tente même de faire des activités dans ces milieux humides. D’ailleurs, au centre de Shubenacadie, il y a un milieu humide précieux dans lequel j’aurais la chance de faire des marches aux oiseaux. Alors, le 10 août prochain, à 8h30 le matin, il y aura une marche sur inscription. J’en fait une aussi en après-midi à 13h, qui sera ouverte et un peu plus générale, on ne devrait pas voir autant d’oiseaux du fait que ce sera en après-midi, mais l’idée avec celle-là, c’est plus de donner des outils aux gens à savoir comment on pratique l’ornithologie, comment on fait de l’observation d’oiseaux. (…) Et dans le milieu de la journée, je serai là pour faire une espèce d’atelier sur les longues-vues, les lunettes d’approche. (...)

D'où vous vient cette passion ?

Moi, ça a commencé tout jeune. On dit que dans le berceau, j’avais un mobile qui était des oiseaux, et apparemment j’étais complètement obnubilé. Par la suite, j’étais souvent l’enfant qui, quand ma soeur ou mes petits amis écoutaient des bandes dessinées à la télé, moi je voulais écouter des documentaires. (…) J’ai toujours été vraiment fasciné par le monde vivant. C’est ce qui m’a amené à l’université de Moncton étudier en ornithologie. Et j’ai eu la chance par la suite d’enseigner le cours d’ornithologie. (…) En sortant du bac, je travaillais dans les parcs nationaux et j’ai commencé à développer ce côté éducation. Alors, je dis souvent que ce travail dans la sauvegarde de Mère Nature c’est de faire aimer des choses aux humains de façon à ce que leur instinct de survie fasse d’eux des conservationnistes. Je pense que quand on réussit à connaitre cette fougère, cette orchidée sauvage, on va avoir tendance à les aimer. (…)

Est-ce qu’on a le droit de nourrir les canards ?

En général, on va demander aux gens de ne pas nourrir de façon non naturelle les canards. Mais là y’a tout en débat. Je pense ce qui est important de savoir, c’est si on veut offrir une source de nourriture non naturelle à ces animaux-là, il va y a avoir une conséquence. C’est souvent que ces animaux-là peuvent devenir un peu dépendants, surtout ce qui a trait aux sauvagines : les oies, les canards… Une chose qui est certaine, c’est que si cette source de nourriture là est composée de choses qui ne sont pas nutritives, là, il va y avoir un problème. Alors par exemple, du pain, ça va gonfler dans l’estomac de l’animal, oui ça va le remplir, ça va donner des hydrates de carbone, un peu d’énergie. Bon, ça peut aider en hiver pour survivre quelques heures, mais ce n'est pas une façon d’accumuler du gras pour des canards ou d’avoir les bons nutriments. Alors, si les gens veulent absolument donner de la nourriture aux canards, il faudrait des grains qui s’achèteraient en magasin pour les sauvagines. À la limite, un peu de maïs, un peu d’orge, ce n'est pas grave. (…) ça devient un problème, par exemple, si on a une tempête de verglas de deux ou trois jours au mois de janvier. Les gens qui viennent tous les jours nourrir les canards ne seront pas aussi présents et c’est malheureusement à ce moment-là que ces individus vont avoir le plus grand besoin de cette source de nourriture. (…)

Est-ce que les populations d’oiseaux sont en danger aujourd’hui en Nouvelle-Écosse ?

Les populations d’oiseaux en général en Amérique du Nord sont en déclin sérieux et constant depuis les 60 dernières années. Je dois dire que même moi, dans ma petite vie d’ornithologue, je vois une grande différence. (…) Beaucoup moins d’espèces, mais aussi une désynchronisation des migrations. Mère nature est un peu comme une horloge suisse. Les oiseaux arrivaient juste au moment où les invertébrés qui mangent les bourgeons d’érable rouges sortaient. Il y avait cette explosion de nourriture et on semble voir une espèce de déphasage de ce côté-là. On a des drôles de printemps, hâtifs suivis d’une période froide. Je pense entre autres aux hirondelles bicolores qui ont beaucoup de problèmes pour s’installer et construire des nids à la fin mai, et là début juin il fait froid, il pleut beaucoup, il n'y a pas vraiment d’insectes pour eux. Et ça, c'est un autre des gros problèmes : le déclin des mangeurs d’insecte. (…) Là on voit l’effet de ce qui a été fait dans les précédentes générations. (…) 

Qu'est-ce qu'on peut faire ?

Conservation, conservation, conservation… De l’habitat. On peut mettre des graines de tournesol dans un tube de plastique, ça ne règle rien. Nourrir les oiseaux avec des mangeoires, on le fait pour nous, pour l’éducation. (…) Mais ce n’est pas ça qui va aider les oiseaux. C’est la création d’habitats, de milieux où on va être capable de voir la prolifération d’insectes. C’est de conserver ce qui nous reste. Et ce n’est pas seulement les grandes forêts matures, je pense aux milieux humides, aux prairies. (…) Les changements de pratique agricole, la destruction, l’étalement urbain... Au lieu d’utiliser pour le développement des endroits qui sont déjà non naturels, on continue d’aller et de faire de la coupe, de faire de l’altération d’habitat pour faire du développement. L’idée ce n’est pas d’arrêter le développement, mais c’est de le faire de façon intelligente. Si on a à couper, défricher un habitat, pourquoi ne pas le faire quand ces oiseaux ne sont pas là ? Au mois de janvier, février, mars au lieu de faire ça en plein été quand les nichées ou couvées sont là dans les arbres, un peu partout, au sol, dans les buissons, dans les quenouilles… (…) Ne serait-ce qu’un petit coin de terrain dans votre cour arrière où vous arrêter de couper le gazon, où vous laissez les plantes sauvages poussées… On laisse aller l’habitat le plus sauvage possible. Et si vous êtes paresseux comme moi, c’est parfait !

Et pour finir, quel est votre oiseau préféré ?

J’ai encore cette fibre de fascination que j’avais quand j’étais jeune pour les oiseaux de proie. Le faucon gerfaut, pour moi c’est ce prince des oiseaux, qui vit dans l’Arctique canadien, qui descend ici seulement quand il est vraiment obligé. C’est l’oiseau, qui au vol, est le plus rapide au monde. Son cousin le faucon pèlerin fait mieux en piqué, mais aux battements au vol, à la poursuite de canard par exemple, c’est un oiseau très rapide, un pilote de chasse. Et puis, c’est un oiseau qui est tellement beau. (…)
Mais je pense que tous les jours j’ai un oiseau préféré. Aujourd’hui c’est probablement la Paruline masquée qui arrête pas de se montrer devant la fenêtre du bureau. Il y a de la beauté de partout. (…)

Plus d'informations sur l'événement.

Plus d'informations concernant les milieux humides et le réchauffement climatique.

Merci à Alain Clavette pour cette entrevue. Vous pouvez le retrouvez sur X.

 

La Sarcelle d'Hiver, photographiée par Alain Clavette

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